Interview
Interview Dirty Honkers
Les Dirty Honkers étaient de passage à Paris il y a un an. C’est à La Java que nos oreilles ont pu frissonner, tressaillir, et s’extasier en écoutant leur musique aux influences hip-hop et leurs riffs accrocheurs. On n’est plus à Paris, ni en France, ni même sur terre devant le spectacle de leurs tenues plus loufoques les unes que les autres. Clairement, ils mettent le feu partout où ils passent. On a voulu découvrir ces trois drôles d’allemands, ils nous expliquent durant cette rencontre d’où viennent leurs délires scéniques et leur joie de vivre contagieuse.
Salut les Dirty Honkers!
Gad, Florent, Andrea: Salut! Hiiiiiiiii!!!
Comment ça va?
Gad: “Honky!” Trop “Honky”!
Andrea: “Honkylicious”!
Florent: On va super bien!
G: C’est une super nouvelle journée. Trop fort!
Contents d’être à Paris?
Tous: Oui. Ouais.
C’est votre premier show à Paris?
F: Non, on est venus… deux fois déjà ici je crois ou peut-être plus.
G: Non, peut-être plus que deux fois.
F: Oh non, ouais plus, plus, bien plus.
Et vous aimez le public Electro Swing français?
F: En fait ouais. On a déjà eu de supers expériences.
G: À Paris on a fait des soirées de dingues comme celle à euh… Comment ça s’appelle? “La Java”. C’était un des publics les plus dingues.
F: En fait ouais. On a déjà eu de supers expériences. Les gens sont vraiment chauds!
A: Juste comme on aime! Super chaud!
G: Et ce soir c’est vraiment cool parce qu’il y a plein de vrais danseurs de swing et on n’a pas ça si souvent hein?
A: Il faut voire comment ils “swing dance” à 1.20 du mat’!
Tous: Yeah! (rires)
F: Je pense que ça va être vraiment intéressant. L‘idée qu’on a toujours en tête est de faire de la musique de club qui peut rapprocher les gens d’une manière ou d’une autre, pas obligatoirement comme dans la musique swing mais comme euh… on aime que les gens essayent de se connecter entre eux sur le dance floor, car ils veulent vraiment se connecter hein?
Andrea tu me fais un clin d’oeil?
A: Non, j’ai juste quelque chose dans l’oeil! (rires)
Ah ok… (rires). Et donc comment vous êtes-vous rencontré tous les trois?
G: A Berlin, sur une sorte de scène swing avec plein de musiciens…
A: On a rencontré un ami commun, Jazzsteppa, il a un son plus “dub step” avec de la trompette et un peu de swing et on collaborait tous les deux à un festival. Après on a joué ensemble dans un groupe genre “swing boogie-woogie” à Berlin en acoustique donc on a juste décidé d’essayer quelque chose de nouveau.
Pourquoi s’appeler les “Dirty Honkers”?
G: “Dirty” c’est comme une métaphore pour notre son et “honkers” ou “honk” est le son d’un cor. C’est aussi le son que fait l’oie; “huh huh”. Le nom est lié en quelque sorte à notre son et à notre attitude qui est genre d’être toujours content, toujours drôle. Le “honker” est aussi le son du saxophone. Le son du saxophone est assez similaire au son d’une oie parfois et on aime jouer avec ce son là. “honkers” veut aussi dire “gros nichons” ou “gros nez”…
A: En fait “dirty” est un adjectif, pas une métaphore…
G: Ouais mais les adjectifs peuvent être métaphoriques non?
A: Euh ouais mais pas avec “dirty”, genre tu dois avoir euh… Ok, laisse tomber.
Et donc vous pensez qu’il y a des différences entre la France et l’Allemagne?
G: Les filles sont plus faciles ici.
F: Ouais, je pense que les gens n’ont pas besoin d’être aussi bourrés peut-être ici en France pour faire la fête mais euh, je ne sais pas, c’est assez différent en Allemagne. À Berlin ça peut être très sauvage et ça se termine généralement très tard. Les autres endroits ne ferment pas aussi tard et sont peut être plus soft, ça dépend en fait. Chaque ville a sa propre ambiance. Ça dépend s’il y a beaucoup de jeunes, ça dépend s’il y a beaucoup de culture underground, s’il y a beaucoup de soirées “hype” tu sais où les gens deviennent vraiment fous et prennent beaucoup de drogues tu vois. Ça sera assez différent encore dans d’autres villes…
A: Ouais ils sont plus dans la minimale à Berlin et parfois notre son est peut-être trop “funky” ou…
G: Ici ils aiment ça, notre son est un peu un son pur à la française d’une certaine manière.
Comment expliquez-vous le succès de l’“Electro Swing” maintenant que c’est de plus en plus connu partout?
G: Parce que c’est nous qui l’avons lancé ! (C’est une bonne explication ouais)
A: Le truc avec l’électro swing, c’est que quand on a commencé à faire de la musique on était vraiment euh… genre sur notre premier album il y avait une chanson qui se présentait un peu comme de l“électro swing”. Mais en fait il y a beaucoup d’autres choses sur l’album très diverses, ça va dans plein de directions différentes et cet album ne peut en aucun cas être catalogué comme un album uniquement “électro swing”. Il y a le son swing avec les saxophones mais il y a bien plus de styles que ça.
F: C’est aussi plus électro, et l’électro swing se rapproche parfois plus de la house mais pas forcément complètement de l’électro avec des sons artificiels que nous aimons assez. Je pense que nous aimons les sons genre sons de synthés…
A: Eurotrash youhouh!
F: Ouais je veux dire on aime ça mais pas juste en tant que simple effet, je pense que c’est vraiment plus que juste le fait d’utiliser des synthés… Je pense que nous essayons de…
A: L’amener à l’étape suivante.
F: Ouais, ouais, rendre ça plus frais, vraiment plus frais!
Et quelle est à votre avis la prochaine étape pour l’“Electro Swing”?
G: Notre prochain album! (rires)
A: Non, je ne crois pas.
G: Euh, je pense que la chose avec l’électro swing, enfin la bonne chose avec l’électro swing c’est qu’il y a plein de possibilités. Il y a du hip hop, de la house, tout ce qui est “dub step” et il y a le genre à proprement parler swing groove, avec en plus une partie montage audio, et ça c’est la bonne chose. Peut-être que la mauvaise chose c’est que c’est vraiment dur de le faire avancer à cause de la façon dont ça sonne aujourd’hui. A la base c’est des gens qui font des reprises et des remix de chansons traditionnelles. Ce qui est bien d’un côté parce-que les gens se familiarisent ainsi à la musique originale, mais ça se répète un peu. Finalement la seule façon d’innover avec ce son est de rajouter quelques trucs dessus, comme le swing “wobble” qui bouge à fond. Où on peut aller à partir de là ? Je ne sais pas ! En tout cas, nous on continue dans notre style et à en donner notre interprétation avec notre groove à nous. On n’entend pas vraiment parler de gens qui produisent de l’électro swing avec notre approche du jazz et de l’électro.
Et est-ce qu’il y a des artistes ou des DJs avec qui vous voulez collaborer?
A: Pas vraiment. Ou peut-être faire quelques remix…
F: Des DJs? Pas obligatoirement des DJs mais il y a ce mec euh… comment il s’appelle déjà? A: Je ne sais pas euh… Merde! Je vais m’en souvenir. Il fait en fait pas mal de funk. Il fait aussi quelques morceaux électro swing très cools mais j’ai oublié son nom donc… Mais bon peut-être pas juste avec des DJs mais aussi d’autres genres d’artistes dans d’autres domaines. On aime vraiment mélanger les médias sur scène donc pourquoi pas avoir des danseurs, des artistes, des gens qui font autre chose que de la musique pour rendre l’expérience plus riche. Il y a tellement de choses que nous pourrions faire.
G: Ouais, carrément, je pense que si on rencontrait de supers bons musiciens comme des joueurs de musique orientale, ou des gens du milieu avec des noms connus, ce serait vraiment cool de faire quelques collaborations.
Et qu’est ce que vous faîtes avec les joysticks? Vous allez les utiliser?
G: Ouais, ouais, on les utilise. Chacun de nous a une manette pour utiliser les effets sur nos instruments. Je chante avec les effets de la manette qui viennent des effets sonores de l’ordinateur, je fusionne les playback, je joue les morceaux. Andrea a une commande qui lui donne plein de différents effets sur la voix. On peut vraiment obtenir des sons de fou avec ça. Florent a une machine pour faire des boucles avec aussi des effets sonores sur le saxophone donc on fait des boucles en live et des improvisations sur certaines parties. Donc on essaye de garder tout ça aussi live que possible.
Vous en voulez encore ? Imprégniez vous de leur folie ici et là.